Depuis que je suis devenu papa

Si tu suis mes aventures de papa blogueur, tu sais que ma vie a été chamboulée en profondeur depuis maintenant un peu plus d’un an. Soën va vivre son 2ème Noël dans quelques semaines. Nous avons fêté son premier anniversaire en famille il y a déjà 2 mois.

Au risque d’enfoncer une porte ouverte ou d’utiliser des formules éculées, le temps passe si vite depuis qu’il est là. Sa mère et moi sommes quotidiennement heurtés à de nouvelles questions ou trop fatigués pour aligner une idée à la suite de l’autre. Pourtant, cela fait plusieurs semaines que j’aimerais faire un arrêt sur image pour confronter mes attentes à la réalité de ma vie de père.

Tu es prêt pour une bonne dose de dérision, de lucidité, de mauvaise foi, de ras-le-bol et d’amour paternel ?

Paternalité fantasmée VS réalité paternelle

J’imagine que c’est comme n’importe quelle expérience. Avant de l’avoir réellement vécue, tu t’imagines réagir d’une certaine manière dans une certaine situation. Réaction qui te met souvent à ton avantage.

SPOILER ALERT ! La paternité ne profite malheureusement pas d’un traitement de faveur. Si seulement, c’était le cas. Tu me diras, j’aurais moins de choses à raconter pour alimenter le blog 😀

Je pensais qu’avec l’âge j’avais acquis une sorte de sagesse, qui m’offrait un niveau de patience et de compréhension supérieures. Que je serais un papa cool, avenant et en capacité de relativiser n’importe quelle situation. Que nenni !

En 15 mois, mes réserves de patience, d’empathie et de tolérance sont totalement exangues. Je me surprends à péter des câbles dans des situations anodines qui ne méritent sûrement pas un tel débordement d’énergie. À côté de cela, je supporte des crises et des pleurs venus tout droit de l’enfer pendant de longues heures. Certains y verront le cosmos en quête de son équilibre naturel.

J’imaginais naïvement que j’aurais la force et l’envie d’être présent à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour mon enfant. Le constat est terrible pour moi. Je n’en peux plus, à bout de nerf. Certains jours, j’échaffaude des plans fous pour m’extirper de cette situation. Je sens ton regard accusateur. Je ne te donne pas entièrement tort. Tu verras, il paraît que c’est un sentiment normal pour les parents vraiment impliqués. Ca ne m’empêche pas de continuer à prendre soin de Soën au quotidien, même quand je suis en mort cérébrale ou à la limite du burn out.

Si je devais résumer ce point, je dirais que je suis très loin du père que je pensais être, mais j’avance tous les jours pour m’en approcher. Je suis revenu sur certaines idées idylliques pour en adopter d’autres qui sont beaucoup plus proches de ce que je suis vraiment. Comme je le disais en introduction, être père est une expérience comme une autre. Il faut la vivre pour savoir de quel bois on est fait.

Ce que je ne pensais jamais faire de ma vie

J’ai essayé de regrouper mes souvenirs pour te garder les plus croustillants. Ceux qui vont te faire tirer un sourire ou t’étonner au plus haut point. Si tu es déjà papa, je suis persuadé que certaines situations vont te remuer la mémoire. Pour le meilleur ou pour le pire !

Par quoi commencer ?

Je n’étais pas totalement néophyte en matière de nouveaux-nés. J’ai 2 grands neveux de 19 et 16 ans. Je me suis pas mal occupé du premier alors qu’il était petit. Pourtant, rien ne préparait à changer une couche de bébé au beau milieu de la nuit la tête encore collée sur l’oreiller.

Dans la même veine, il y a eu tous ces instants nocturnes partagés avec lui tandis qu’il était encore allaité. Les phases de digestion ont été l’occasion de grands moments de rigolade à base de sourires, de grimaces et de gazouillis.

C’est incroyable comme les nuits sont actives quand tu as un enfant en bas âge. Il faut que tu m’imagines en train de bercer le petit à 2 heures du matin au milieu du salon, sans lumière, pour le rendormir. Mes émotions étaient au comble de la schizophrénie : agacement, incompréhension, impatience, amour, inquiétude, tendresse, fatigue.

Quelque part, je pense que ma plus grande fierté réside dans le fait que Soën m’a aidé à dépasser ma zone de confort. Je me comporte avec lui sans filtre. Je fais ce que j’ai envie / ce qui est nécessaire sans me soucier du regard des autres. Je pense que j’ai enfin réussi à m’émanciper du poids du jugement de la société.

Imiter la vache ou le cochon pour le faire rire est un acte qui n’a pas de prix et qui n’a pas à être mis en confrontation avec l’avis des autres.

Transformer le caddy en moto dans un supermarché le rend heureux. Pourquoi je l’en priverais pour ne pas choquer de parfaits inconnus ?

Ce que je me surprends à aimer

Je m’étais préparé à plusieurs choses avant de devenir papa. En tout cas dans la version fantasmée de ma paternité. Des situations que je savais que j’allais aimer. J’en ai déjà vécues certaines. J’en croiserais sûrement d’autres dans un avenir plus ou moins proche.

Par contre, en prenant un peu de recul sur les 15 mois écoulés, je réalise que je me retrouve régulièrement à faire des choses qui ne faisaient pas partie de ma représentation idyllique du rôle de père. Pourtant, je les adore.

Si tu suis nos aventures de parents, tu sais que le sommeil et Soën, ce n’est pas toujours très compatible (cf Enfer parental ou Bonne nuit petit trésor). Nous avons fait le deuil de pouvoir dormir ensemble toutes les nuits pour aider notre bébé à naviguer sereinement au pays des rêves. Je dois t’avouer que j’étais totalement contre l’idée au départ. Et puis, nuit après nuit, je me délecte de ces heures nocturnes passées à ses côtés.

J’avais plus l’habitude de me promener dans la nature, avec mes chiens. L’arrivée du petit a retourné mon petit monde autocentré. Il est encore trop petit pour se promener seul à mes côtés. En dépit du bazar que représente une promenade en poussette, j’adore l’emmener partout où je vais. Aussi bien dans la nature autour de la maison familiale que pour traîner dans un supermarché pour lui reprendre un paquet de couches. C’est un compagnon de voyage très agréable.

C’est peut-être la seule chose originale que nous avons conservé de notre projet parental. Nous signons avec Soën. Quelques vidéos ou shorts Youtube nous aident à faire nos premiers pas dans le monde de la LSF (ndlr Langue des Signes Française). Ce n’est pas une activité que nous menons de manière très assidue, mais notre bébé, à défaut de parler, nous fait comprendre plusieurs choses avec ce moyen de communication. Ce sont des moments de grande complicité que j’apprécie beaucoup.

Ce que je déteste

Je n’ai pas envie de m’étendre trop longtemps sur cette partie beaucoup moins positive. Devenir père est une aventure fantastique qui m’a pas mal destabilisé. Lorsque tu discutes avec d’autres parents, tu te rends compte que chacun d’entre nous vivons des galères. Certaines sont communes, d’autres bien plus personnelles. Voici mon petit top 4 des choses qui m’exaspèrent :

  • Avoir un bébé te plonge dans un monde d’injonctions permanentes : préparer les repas, changer la couche, respecter ses horaires de sieste, le couvrir suffisamment, mais pas trop… Bref, la liste est longue. Moi qui aimait la liberté d’agir, je suis servi. Soën est une sorte de trou noir. Un centre de gravité qui absorbe tout sur son passage : temps, énergie, émotions, âme. Pas cool, non ?
  • J’ai dit plus haut que j’adorais tous ces moments noctures passés à ses côtés pour l’apaiser. Malheureuseument, c’est comme tout. Lorsqu’une situation devient une obligation, elle est tout de suite moins séduisante. J’ai connu (et connaîtrait encore) des périodes où l’idée de devoir dormir avec mon bébé me révulse
  • C’est le point dont je suis le moins fier. Je n’ai jamais autant explosé depuis quelques mois. Pour tout et rien. Par instant, tout me dépasse, tout m’agace. Alors je suis en colère. Je m’enferme dans un cercle vicieux de n’importe quoi. J’ai horreur de ça. En plus, ça m’épuise un peu plus encore
  • Quand on cherche, on trouve. Lorsque nous n’avons pas les réponses à nos inquiétudes, nous échangeons avec d’autres parents ou nous faisons des recherches ciblées. Malheureusement, souvent cela tourne à une déferlante de conseils et anecdotes inutiles. C’est à la fois une injonction (on y revient) de mieux faire selon des critères qui ne sont pas les nôtres et un sentiment de rejet total. Bref, j’aime pas

Ce que je ne changerai pour rien au monde

Terminons ce bilan très positif de mes 15 premiers mois de papa (blogueur) sur ces choses qui me rappellent tous les jours pourquoi je voulais accompagner un enfant dans son développement. Tu l’as compris, ce n’est pas rose tous les jours. La pensée de tout plaquer m’effleure parfois l’esprit après une journée particulièrement éreintante. Pourtant, pourtant…

Nous avons fait plusieurs choix professionnels. Gagner moins pour être beaucoup plus disponibles pour Soën. J’ai donc l’immense chance de réellement voir grandir mon enfant chaque jour. Je me voyais en papa impliqué. Je peux dire que j’ai au moins atteint cet objectif.

Ce premier point s’accompagne d’un bonus en direct. Je ne rate aucun moment important ou anodin. C’est un petit garçon très curieux, qui s’émerveille d’un rien et qui nous le fait bien sentir avec ses petits cris d’exclamation et ses grands yeux bleus ronds de surprise. Élever un BABI (Bébé Aux Besoins Intenses) offre la chance de partager la vie d’un petit clown du quotidien qui rit aussi fort qu’il exprime sa frustration. Ce n’est pas peu dire.

Enfin, je ne pouvais pas finir sur autre chose que l’Amour. L’amour que je lui porte au quotidien. L’amour que je ressens quand je le regarde rire, dormir ou qu’il vient se blottir contre moi à 3 heures du mat’. L’amour que je vois dans ses yeux quand il regarde maman ou papa. L’amour qui est à 2 doigts de faire exploser mon coeur lorsque je pense à toutes ces choses qu’il va devoir affronter pour grandir et être un humain heureux de vivre. Cet amour qui nous pousse à nous sacrifier pour lui donner le meilleur de nous-mêmes.

J’espère que tu auras aimé cette plongée très intime que j’avais à coeur de partager. N’hésite pas à nous faire part de tes propres expériences et succès dans les commentaires ! 

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