
Tu sais, toi papa, tu es plus fort que tu ne le crois. Et pas pour tes aptitudes physiques. Celles que la société considère comme la seule échelle d’évaluation de ta virilité.
Tu es coincé dans un étau. D’un côté le marteau patriarcal qui t’impose d’être la figure d’autorité inflexible et froide. De l’autre, l’enclume générationnelle qui t’invective à être un père moderne qui partage les tâches ménagères et s’occupe de bébé en toute équité.
Ne te sens-tu pas tiraillé entre ces 2 forces opposées ? N’as-tu pas l’impression que la voie maternelle sera toujours plus sacralisée que la tienne ?
Rassure-toi, papa. Tu as le droit de douter d’une décision prise ensemble. Tu as le droit de pleurer contre ton oreiller la nuit après une journée éprouvante. Tu as le droit de crier et de revendiquer cette place que tu veux occuper dans ton foyer. La société actuelle t’incite à la prendre et la brandir comme un trophée.
Tu as le droit, non le devoir de participer à toutes les tâches qui incombent au bonheur de ton petit trésor. Ris à tue-tête. Chante faux des rengaines assommantes. Joue à cache-cache à toute heure de la journée. Calme les pleurs de ton enfant en rangeant le lave-vaisselle. Détache ses vêtements pendant qu’il est chez la nounou.
Oui c’est dur d’être papa. Peut-être plus que pour ton père ou ton grand-père. Autres époques. Autres mœurs. Tu supporteras avec le sourire les remarques déplacées de tous ces papas qui ne s’assument pas ou qui n’ont pas encore pris conscience que la masculinité consiste aussi à aimer de toutes ses forces et à tout instant ses enfants. Même s’il faut se déguiser en princesse pour leur permettre de grandir en toute confiance.

Tu sais pourquoi tu fais tout ça. Pourquoi tu te plies en 4 pour aider la mère de ton gosse pour qu’elle vive le mieux possible sa maternité. N’oublie jamais qu’être maman est le plus beau rôle de sa vie. Mais aussi le plus compliqué. Un château de cartes prêt à être soufflé par une tempête d’injonctions. De la famille, de la sphère amicale, professionnelle ou médicale.
Tu sais, toi le papa, qu’on te demande l’impossible. Tu l’as bien cherché. Tu as revendiqué cette place. Tu t’es battu pour être présent les 28 premiers jours de vie de ton bébé. Et tu aimerais que ce congé paternité soit encore plus long. Ton rôle ne consiste plus seulement à ramener de l’argent à la maison. Tu es une source inépuisable de bonheur et de fiabilité pour les précieux trésors.
Oui, certains jours tu peineras. Tu auras envie de rester coucher ou vautrer dans ton canapé. Oui, certains jugeront. Les mêmes qui jugent ta femme. Ignore-les tous. Tu sais pour quelles raisons tu as fait le choix d’être un papa présent et impliqué à tous les niveaux.
Non, il n’existe pas encore de guide du papa modèle. Tu feras des erreurs. Tu en as le droit. Tu te feras engueuler parce que tu as oublié le doudou de ton petit ou que tu as mal détaché un pyjama. Tu encaisseras, sûrement en râlant. Tu dois choisir ton propre chemin. L’aventure est toute à toi. Serre-la contre toi comme tu embrasses ton bébé pour l’aider à s’endormir.
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