Bébé en approche !

Nous avons commencé cette histoire avec la rencontre de maman et papa, l’annonce puis la période de la grossesse. Cet arc narratif ne pouvait pas finir autrement qu’avec la naissance de Soën. Comme tant d’autres, les choses ne se passent jamais comme on aurait pu l’imaginer.

Faux départ

Tapis sur le 12 !

Tout a commençé avec un pari. Tu sais le genre de pronostic que tu fais avec ta famille ou tes amis pour prédire quel sera le sexe de ton bébé ou encore à quelle date il viendra au monde. Peut-être parce que c’était notre premier enfant, nous nous sommes prêtés au jeu.

La date du terme était fixée au 28 septembre 2021. Je te laisse faire le calcul si tu veux connaître la date de conception théorique. J’entends tout haut ta remarque pensée tout bas : encore un gosse conçu pendant les fêtes de Noël. Tu savais qu’il y avait un pic de naissances autour du 23 septembre chaque année ? (un excédent entre 300 et 500 naissances journalières. C’est complètement ouf quand on y pense)

Après plusieurs hésitations, j’avais misé sur la naissance de Soën en date du 12 septembre. Ne me demande pas pourquoi le 12 ? Sur le coup, c’était la seule bonne réponse à donner.

Pour mieux comprendre ce qui allait se passer ensuite, je me dois de préciser qu’au cours des dernières semaines de grossesse, le petit était très actif dans le ventre de sa maman. Il a été très dynamique pendant 9 mois mais les sensations se sont renforcées à l’approche du terme : de belles grosses contractions.

Excitation et déception

Pendant des semaines, j’ai répété à Sandrine de préparer ses affaires pour la maternité. Juste au cas où. J’avais oublié qu’il existait une règle d’or dans ce genre de situation : Maman a toujours raison. Elle seule sait quand faire les choses. Horloge biologique ? Instinct maternel ? Connexion primitive ? Je n’en sais absolument rien. Pour vivre sereinement les choses, suis cette règle immuable. Elle sait.

Une fois le nécessaire préparé, nous l’avons glissé dans le coffre de la voiture. J’étais fin prêt pour partir à la rencontre de mon fils. Je fais preuve d’euphémisme… J’étais surexcité à cette idée. Dès qu’une session de fausses contractions débutait, je sollicitais Sandrine du regard pour qu’elle me donne le top départ.

Le kit pour la maternité

Et dans la nuit du 11 au 12 septembre, les choses semblaient devenir beaucoup plus sérieuses : contractions rapprochées avec une régularité assez significative. Nous avons sauté (enfin surtout moi, Sandrine n’était plus en état de sauter sur quoique ce soit) dans la voiture et direction l’hôpital de St-Amand-Montrond. Nous gardons un souvenir assez flou de cet trajet. Malgré tout, nous avons beaucoup ri : un mélange d’impatience et d’excitation.

A notre arrivée, la prise en charge a été rapide. Le personnel nous a installé dans un box d’examen. Sandrine a été monitorée pour vérifier l’activité cardiaque de bébé puis la sage-femme de garde a vérifié l’ouverture de son col. A priori, ça semblait encore un peu tôt. Pourtant, c’était parfait. Arrivée à l’hôpital vers 23h30 le 11 septembre. Naissance dans la nuit du 12, non ?

Si mon pari avait été juste, je jouais direct au loto en rentrant… Mais nous n’avons pas eu cette chance cette nuit là. Nous sommes rentrés à la maison (déçus, mon ego surtout) avec la recommandation de la sage-femme qu’il fallait s’attendre à revenir dans quelques heures…

Par une nuit de brouillard

… Une prévision beaucoup trop optimiste.

Nous avons encore attendu 10 jours pour repartir à la maternité. 10 jours d’impatience. 864 000 secondes d’angoisse. Nous étions rivés au ventre de Sandrine et aux séquences de fausses contractions quotidiennes.

Je n’ai jamais désarmé. J’étais prêt à partir en trombe au premier signe de ma merveille. Nous étions dans une sorte d’état apnéique. Nous n’osions plus trop nous éloigner de la maison et de l’hôpital. Les affaires de notre petit trésor en permanence dans le coffre de la voiture.

Puis, le 21 septembre 2021, les choses ont commencé à changer. Nous hésitons à partir la nuit même. Sandrine, un peu refroidie par l’épisode précédent et les nombreuses fausses alertes de ces dernières semaines, me dit qu’elle préfère attendre. Nous avons plus ou moins l’oeil sur la montre pour calculer le délai entre les contractions. Tu sais le truc du 10 minutes entre chaque contraction pendant au moins 2 heures puis le rapprochement progressif avec une intensification de la douleur.

Alors que nous approchions du terme ❤

Bref, nous partons nous coucher. Ca ne m’empêche pas de dormir. Vers 3h30, la (très) future maman se lève. La sensation d’étrangeté se confirme. Alors que je dors sereinement, elle reprend son évaluation du sérieux de la situation. 1 heure après, le petit semble impatient de nous rejoindre. Elle me réveille. Je sors du lit et démarre la voiture en moins de 10 minutes.

Anecdote drôle avec le recul. Nous avions profité d’un début d’automne incroyable avec des journées lumineuses et des nuits dégagées. Dis-toi que la nuit de notre départ pour Saint-Amand, le temps s’était dégradé et un brouillard épais nous a accompagné toute la route. Une horreur ! Je ne pouvais pas dépasser les 70 km/h dans le meilleur des cas. Imagine bien que les 45 minutes de route sinueuse ont été particulièrement anxiogènes.

Finalement, nous nous garons sur le parking vide de la maternité vers 05h15 le 22 septembre 2021. Nous n’avions jamais été aussi près de serrer contre nous notre bébé.

Attente et dysfonctionnement

L’avantage d’avoir un enfant est que tu as l’opportunité de découvrir des lieux de nuit que tu n’aurais certainement jamais visité de ta vie.

Pour ce grand événement, ce fut la maternité. Il y a eu les urgences plus tard. J’en parlerai sûrement un jour :). C’est fou comme les bâtiments vidés de leurs occupants sous la lumière nocturne paraissent toujours étranges. Comme s’il fallait s’attendre à un phénomène surnaturel qui surviendrait au moment le plus inopportun.

La personne de garde, à l’accueil, a prévenu la maternité et nous a autorisé à continuer notre périple.

L’épreuve de la patience

Comme 10 jours auparavant, nous avons été installés dans un box pour un examen préalable. Contrôle de l’ouverture du col et monitoring pour surveiller l’activité cardiaque de notre bébé.

A la fin de la première heure, l’excitation a laissé place à une forme de léthargie. Plus grand monde ne venait nous voir. J’étais bercé par le bip de la machine qui nous offrait l’expression de cette petite vie qui allait bientôt nous rejoindre. A chaque contraction de Sandrine, le compteur montait en flèche. Même si je savais que c’était normal, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une peur irrationnelle. Et si son rythme cardiaque restait au taquet ? Et si il s’arrêtait d’un coup ?

Puis une infirmière nous annonça que la future maman allait être installée en chambre. Sous surveillance. La délivrance ne semblait apparemment pas pour tout de suite. Il devait être environ 07h00. Ca faisait 1h30 que nous étions sur place. Nous avions vu une sage-femme qui nous avait annoncé d’emblée que sa collègue allait prendre le relais. Elle est bien venue. A 10h45 avec le gynéco de garde qui hésitait à renvoyer Sandrine à la maison…

Avec le recul, ces 4 heures ont été très solitaires pour nous 2. A part quelques rares visites d’une aide-soignante et d’une auxiliaire puérilicultrice, qui tentaient de nous rassurer, que le médecin allait venir voir si tout se passait bien, nous étions comme 2 idiots dans une chambre d’hôpital, sans savoir ce qui allait se passer. Est-ce que notre enfant allait pointer le bout de son nez aujourd’hui ? Devions-nous commencer à nous inquiéter d’une prise en charge tardive ?

Sandrine se tordait de douleur à chaque contraction. Elles devenaient de plus en plus violentes. Elle n’osait pas aller aux toilettes de peur de s’effondrer. Je tentais de la distraire en lui racontant ce qui me passait par la tête et en lui promettant que tout allait bien se passer. A chaque fois que nous sonnions le personnel soignant, on nous indiquait que le médecin arrivait. 2 choses étaient certaines :

  • Sandrine avait très mal, vomissait entre chaque contraction et je ne me sentais pas très utile
  • Le petit se rendait de toutes ses forces vers la sortie
En plein entraînement de portage 😀

« Oh putain ! »

Je me souviendrai de ces 2 mots toute ma vie. Ils ont été prononcés par la sage-femme (très chère Yvette) lorsqu’elle est finalement venue contrôler l’avancement du travail prénatal. La poche des eaux lui a littéralement explosé au visage. Et dire que le gyneco envisageait que nous repartions. Il devait sûrement penser que la maman en rajoutait vu que c’était son premier enfant. C’est connu que les femmes sont des chochottes qui ne supportent pas très bien la douleur, hein ?!

Bah non, mon gars, j’étais en train de faire tout le travail toute seule pour l’expulser ce môme ! Et toi tu faisais quoi pendant que je me tordais de douleur ?

Il était grand temps que nous partions en salle d’accouchement. Sandrine est partie sur son lit roulant. On m’a accompagné dans un vestiaire pour que j’enfile l’équipement du parfait futur papa : charlotte, surchaussure et blouse d’un vert délavé. Une tenue très classe qui ne mettait même pas mes yeux en valeur.

Je me souviens avoir jeté un regard à la pendule en entrant dans la salle d’accouchement. 11h00. Puis nous sommes entrer dans une faille temporelle. Les secondes et les minutes n’avaient plus aucune valeur. Seul notre instant présent avait du sens.

L’aide-soignante, l’élève infirmière et la sage-femme s’affairaient autour du lit : perfusion et oxymètre sur le bras droit, monitoring sur le ventre. Je ne savais pas où me mettre. J’étais comme un con dans un coin avec mes brumisateurs sans oser m’approcher. Ma chérie me cherchait du regard entre 2 contractions de plus en plus insoutenables. Il était à présent trop tard pour avoir recours à la péridurale. L’accouchement en mode guerrière pouvait commencer.

< Episode 3

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